L’argile

Le Limousin dénombrait au milieu du XIXe siècle près de deux-cents tuileries-briqueteries. Il en reste trois en Haute-Vienne, spécialisées dans la tuilerie de restauration. Cette activité rurale, artisanale et saisonnière était exercée de Pâques à la Toussaint. Extraite à la pioche dans une carrière, l’argile était transportée par tombereaux à la tuilerie proche, et stockée dans une fosse : la « marche ».

Arrosée, l’argile était alors piétinée quatre heures durant par un cheval tournant autour d’un poteau. La pâte était ensuite disposée à la main dans des moules. Une fois sèches, les tuiles étaient démoulées et cuites au four. La cuisson durait de deux à quatre jours, à une température de 800 à 1 200°C. Après trois jours de refroidissement, les tuiles étaient retirées du four.

Les tuileries de Puycheny

Récemment relancées, elles attestent l’importance qu’ont eue, jusqu’à une date récente, les tuileries locales qui constituaient une activité d’appoint pour l’agriculteur, au même titre que l’exploitation du taillis de châtaigniers. Sur la douzaine de tuileries existantes au début du siècle, notamment autour de Château-Chervix, Nexon, Saint-Hilaire, deux seulement ont survécu en se spécialisant dans la tuile de restauration. Avant 1945, les tuiles séchaient en plein air. L’accroissement des commandes, dû à la reconstruction de l’après-guerre, obligea les tuiliers à modifier le procédé de séchage, ce qui entraîna la construction de ces bâtiments à l’architecture si typique : hangar-séchoir avec clayettes, toits à longs pans, rehaussement du toit en pavillon ou à deux versant au-dessus du four.

Vous pouvez visiter l’atelier-musée de la terre de Puycheny. Il vous permet de partir à la découverte du métier de tuilier et de celui de feuillardier.